21 avril, 2025

Voyage à Berlin : ce que projette François Fillon pour renouveler la relation franco-allemande

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Atlantico : Ce lundi, François Fillon est en visite à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel. Comment le candidat LR à la présidentielle conçoit-il la relation que la France doit entretenir avec l’Allemagne ? Que souhaite-t-il obtenir de notre voisin outre-Rhin ?

Gérard Longuet : Il convient de distinguer deux niveaux dans la relation entre François Fillon et Angela Merkel. Tout d’abord, il convient de considérer la relation personnelle. Celle-ci s’est formée dans l’exercice des responsabilités et au sein du PPE. En effet, nous sommes membres de la même formation et il est donc arrivé à François Fillon de rencontrer Madame Merkel dans ce cadre du PPE. Le deuxième niveau de réflexion est différent : François Fillon se revendique du gaullisme. Dans cet héritage, on retrouve la réconciliation allemande, spectaculairement initiée par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer en 1963.

A cette époque, un tel rapprochement n’était pas si facile pour les Allemands, en raison de la Guerre froide, de la menace soviétique, etc. qui les conduisaient à être proches des Américains. Le traité de l’Elysée se voulait donc être un traité de rapprochement franco-allemand d’affichage européen, et implicitement, de responsabilité face aux Etats-Unis. Cela tombe plutôt bien compte tenu des deux niveaux que je viens d’évoquer. D’une part, il y a un problème politique en Europe qui concerne le PPE, et ce depuis le départ du Royaume-Uni à la demande d’un candidat conservateur. La reconstruction européenne repose désormais sur le centre-droit dont manifestement Angela Merkel et François Fillon sont les deux porte-paroles les plus illustres en Europe. D’autre part, l’élection de Donald Trump nécessite assurément pour l’Europe d’afficher un projet politique de moyen terme, en tenant compte des quatre prochaines années, mais aussi du Brexit.

Cette rencontre est donc très importante : il y a à la fois une coordination politique et une coopération binationale dont j’ai toujours pensé qu’elle était au cœur de la construction européenne dans l’héritage de Robert Schuman.

Quels sont les principaux points de désaccords entre François Fillon et Angela Merkel ? Dans quelles mesure certains événements récents, comme l’attentat de Berlin ou l’élection de Donald Trump, peuvent-ils atténuer ou accentuer ces désaccords ?

Je ne pense pas qu’il y ait de désaccords. En revanche, il peut y avoir deux doutes. Le premier est un doute allemand quant à la capacité de la France à s’engager dans les réformes nécessaires pour satisfaire durablement aux critères de la monnaie commune. Sur le fond, les intentions de François Fillon sont claires ; il s’est d’ailleurs expliqué de son vote négatif sur le traité de Maastricht. Par ailleurs, il a demandé – et je pense qu’il le demandera à Madame Merkel – que l’Europe soit aussi un gouvernement politique de l’euro à 17. Cette attitude intéresse les Allemands, tout en les interpellant. Elle les intéresse dans la mesure où cela crédibilise la monnaie unique auxquels les Allemands – pour beaucoup d’entre eux – se sont résignés, et dont ils veulent une stabilité de fonctionnement. Dans le même temps, les Allemands ont peur qu’un gouvernement politique de l’euro les isole des pays de l’Est qui n’ont pas encore fait le choix de la monnaie unique comme la Pologne par exemple. Or les Allemands ont absolument besoin de ces pays, qu’ils souhaitent arrimer à la construction européenne. Voilà un premier point qu’il faut clarifier entre François Fillon et Angela Merkel : comment gouverne-t-on l’euro ? Et est-ce que cette gouvernance aboutirait à une Europe à deux vitesses ?

Le deuxième sujet qui pourrait susciter des doutes est le réalisme dans la lutte contre le terrorisme. Assez naturellement, l’Allemagne regarde davantage vers l’Est (pays baltes, Ukraine, Balkans) par rapport à la France. De notre côté, notre regard est surtout orienté en direction de l’Afrique. Entre les deux, le véritable problème, celui qui a provoqué un exode massif de populations, réside d’une part dans la volonté de la Turquie face à la guerre civile syrienne et irakienne, et d’autre part dans la déstabilisation libyenne. Cette dernière conduit le pays à être la terre de tous les passeurs les plus actifs et scandaleux.

Sur les origines du problème, je crois que le diagnostic est partagé entre François Fillon et Madame Merkel. Toutefois, l’expression en est différente, notamment parce que l’Allemagne a été elle-même frappée par l’exode massif de populations en provenance de l’Est européen en 1945. Elle considère donc qu’elle a les moyens matériels d’apporter une réponse matérielle à des populations en difficulté. Nous Français, nous sommes tout à fait prêts à aider ces populations, mais chez elles, en contribuant au retour à la paix. De ce point de vue, François Fillon est certainement plus réaliste que d’autres puisque l’évolution en Syrie montre qu’une forme de cessez-le-feu a l’air d’être possible. Madame Merkel sera sans doute intéressée par l’analyse de François Fillon sur la Libye et sur la Syrie.

Cependant, l’un et l’autre vont se poser la question de l’attitude vis-à-vis de la Russie. En effet, cette dernière est un acteur important dans les Balkans à travers la Serbie ; dans les pays baltes à travers les attitudes parfois encombrantes de la Russie. La solution diplomatique de l’affaire de Crimée pose un problème de principes, qui doivent être respectés, y compris par les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies dont la Russie fait partie.

Conduite de la politique de l’euro, attitude européenne face aux crises qui l’entourent –  incarnées notamment par Vladimir Poutine et Donald Trump –, sans oublier le Brexit : voici donc l’ordre du jour, extrêmement dense, qui attend François Fillon et Madame Merkel.

Dans une interview accordée au Monde ce dimanche, François Fillon a proposé « une alliance européenne de défense ». Comment Angela Merkel pourrait-elle réagir à cette proposition ?

L’Europe de la défense passe par le préalable suivant : une autorité politique européenne acceptée par les grands Etats membres (France, Allemagne, Italie, Espagne, Pologne etc.). Il n’y a donc pas de défense s’il n’y  a pas de projet politique. Mettre en œuvre un gouvernement politique à 26 est une tâche compliquée. A 17 en revanche, cela me paraît davantage réalisable. L’Europe de la défense n’existera que le jour où les grands pays continentaux se sentiront engagés par des décisions politiques prises en commun. Aujourd’hui, cela n’est pas le cas. Ils sont engagés dans ce système complexe de la construction européenne, par un compromis permanent entre le Parlement, la Commission, le Conseil des ministres – avec des capacités de blocage qui peuvent parfois aboutir à des situations extrêmes comme lorsque la  Wallonie avait décidé de bloquer l’accord entre l’UE et le Canada.

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Dimanche 4 décembre : Gérard Longuet est l’invité de Dimanche en Politique Grand Est

Dimanche 4 décembre : Gérard Longuet est l’invité de Dimanche en Politique Grand Est

Débattre, questionner, décrypter : chaque semaine dans Dimanche en Politique, la rédaction de France 3 Lorraine reçoit élus et acteurs de la politique régionale, et donne la parole aux citoyens via ses réseaux sociaux.

  • Par Corinne Gast
  • Publié le , mis à jour le
Gérard Longuet, sénateur Les Républicains de la Meuse et ancien ministre © IP3 PRESS / MAXPPP

© IP3 PRESS / MAXPPP

Gérard Longuet, sénateur Les Républicains de la Meuse et ancien ministre est l’invité de Dimanche en Politique.

Soutien de la première heure de François Fillon, Gérard Longuet reviendra notamment sur les résultats des primaires de la droite et du centre. Il nous dira comment, après ces primaires, peut s’organiser le rassemblement et comment va se préparer la campagne pour l’élection présidentielle et quel rôle lui-même entend jouer dans les prochains mois.

Une émission à l’échelle du Grand Est qui posera aussi la question de l’éventuelle remise en cause de la réforme territoriale dans le programme défendu par le vainqueur de la primaire.

Faut-il revenir sur la fusion des régions comme l’a laissé entendre François Fillon ?

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Dimanche en Politique Grand Est avec Gérard LONGUET
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Primaire ouverte de la Droite et du Centre

Primaire Ouverte de la droite et du centre

Les 20 et 27 novembre 2016, voter, c’est simple

 

QUI ?

Tout le monde, il suffit d’être inscrit sur les listes électorales et de signer le jour du vote la phrase : « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».

 

QUAND ?

Les dimanches 20 et 27 novembre de 8h à 19h

 

COMMENT ?

Une participation vous sera demandée : 2 € (pensez à faire l’appoint !)

Vous devrez présenter uniquement une pièce d’identité

 

OU ?

Chaque électeur est rattaché à un bureau de vote, trouvez le vôtre en un clic

www.monbureau.primaire2016.org

ou 0 821 20 2016

 

VOTER, C’EST SIMPLE !

Je compte sur votre mobilisation et votre participation

 

EN MEUSE (pensez à vérifier au préalable ; votre bureau pour la primaire n’est pas forcément votre bureau de vote habituel) :

 

Ancerville    Mairie

Bar le Duc    Centre Social Ville Haute (entrée rue Albert Cim)

Centre Social de la Libération (rue du Chanoine Monflier)

Clermont     Mairie

Commercy   Salle des Roises

Salle Jean Lanois (19 rue Foch)

Charny              Mairie

Consenvoye       Mairie

Damvillers          CODECOM

Dun                  Mairie

Etain                 Salle Perquin (derrière la Mairie)
Fresnes             Maison des Services (CODECOM)

Gondrecourt       Mairie

Ligny                Maison des Associations (10 bis rue des Hirondelles)

Montiers            Mairie

Montmédy         Mairie

Pierrefitte           Mairie

Revigny             Maison Dargent (avenue du Général Leclerc)

Saint Mihiel         Salle Jean Bérain (rue du Palais de Justice)

Sampigny           Mairie

Seuil d’Argonne   Mairie

Souilly               Salle Communale de la Mairie

Spincourt           CODECOM

Stenay              Bibliothèque Municipale (Résidence Vauban)

Thierville            Salle 126 Goubet (en face de la Mairie)

Tréveray            Mairie

Varennes           Mairie

Vaubécourt        Mairie

Vaucouleurs       Salle des Promenades au Stade

Vavincourt                  Salle de la Jeunesse (rue des Jardins)

Verdun              Hôtel des Sociétés

Centre Social des Planchettes

Centre Social d’Anthouard

Vigneulles          Mairie

Void                  Mairie

 

Les 20 et 27 novembre 2016, choisissez votre candidat pour l’alternance !

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Le 20 novembre, allons voter !

Chers Amis,

Les 20 et 27 novembre, tous les électeurs qui espèrent pour mai 2017 un Président de la République du Centre ou de la Droite, pourront choisir leur candidat en allant voter ces deux dimanches.

Rien de plus simple : selon votre résidence, vous êtes redirigé vers un bureau de vote prévu à cet effet. Ce bureau vous est indiqué en donnant votre adresse mais pas votre nom, par le site « Primaire de la Droite et du Centre » (www.primaire2016.org). Le 20, vous venez entre 8h et 19h avec votre carte d’identité et 2€.

C’est donc bien vous qui choisirez votre candidat.

A titre personnel, et je tenais à vous le dire, je voterai pour François Fillon. Pour ses convictions claires et son comportement responsable. Premier Ministre, il a dit la vérité sur la réalité de notre pays, un Etat en faillite et depuis trop longtemps.

(suite…)

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Région Grand Est – Pacte pour la Ruralité

logo-carre-pacte-ruraliteLa Région Grand Est vient de lancer sur le site d’Ecurey dans la Meuse, une réflexion collective et publique devant aboutir, en avril 2017, à la conclusion d’un pacte de soutien à la ruralité.

Dans la vaste halle d’une ancienne fonderie, plus de deux heures de débat passionné, mais manquant hélas d’une préparation de nature à canaliser les propos vers l’amorce de solutions concrètes.

C’est donc par écrit et maintenant que je veux apporter une première courte contribution.

(suite…)

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