30 octobre, 2024

Du Mariage Pour Tous…

 

A la hussarde, le PS à l’Assemblée Nationale attaque la mise en œuvre de l’illustre projet tout personnel de François Hollande, le Mariage pour Tous, naturellement, sauf pour lui.

Une réaction d’humeur tout d’abord : le mariage depuis longtemps et surtout depuis le post-soixante-huit n’est ressenti par personne en France comme une obligation. C’est un libre choix qu’aucune convention sociale n’impose. Le concubinage est largement accepté. Le PACS règle des problèmes qui ne l’étaient pas. Dans le langage courant il y a bien longtemps qu’il n’y a plus de fille-mère mais des familles « monoparentales ». Bref, ne se marient que ceux qui le veulent, parce que, paraphrasant le Général De Gaulle, « depuis toujours ils se sont fait une certaine idée du mariage ».

Les observateurs peuvent inlassablement répéter que le mariage n’est plus ce qu’il était, ce qui est assurément vrai, pourtant de très nombreux Français choisissent librement de se marier, sans autres avantages que d’être en harmonie avec eux-mêmes. Pourquoi alors modifier un mariage qui n’est plus « obligatoire » en déstabilisant une institution à l’initiative de ceux-là mêmes qui nous expliquent par ailleurs que le mariage n’existe plus ?

S’il n’existe plus, laissons le tel qu’il est à ceux qui l’ont choisi librement selon leur éthique et qui s’efforcent, et cela n’est pas facile, de le vivre selon leurs valeurs. Laissons le mariage à ceux qui aiment le mariage.

François Hollande feint d’ignorer la révolution qu’il va légitimer et qui, sans doute, se développera sans que les législateurs la préparent : celle de l’eugénisme discret d’abord, puis significatif et enfin organisé.

Le couple hétérosexuel construit librement sa descendance selon ses propres choix que l’on espère heureux et qui ne le sont pas toujours, ou pas tout le temps, car la vie est longue. Il ne peut d’ailleurs pas toujours aussi librement qu’on l’imagine construire sa descendance. L’enfant n’est pas une certitude, pas plus d’ailleurs que le sexe ou le nombre. Les hétérosexuels l’acceptent même s’ils bénéficient du soutien de la médecine.

Pour le couple homosexuel la volonté de créer une famille passe nécessairement par la PMA ou la GPA. Au-delà de certaines provocations, du genre « les femmes loueront leur ventre comme les hommes louent leurs bras », force est de reconnaître que le commerce des paillettes est inexorable : il faut chercher un géniteur pour les uns, une mère pour les autres, qui ne sera d’ailleurs pas nécessairement le « ventre ».

Des fichiers se constitueront pour offrir les meilleurs « parents », qui ne seront jamais présents autrement que biologiquement. Rapidement si la porte est ouverte aux uns, les hétérosexuels le demanderont, mariés ou non selon les circonstances. Bienvenu dans le meilleur des mondes où les paillettes de Polytechniciens champions de tennis chasseront la naissance fondée sur la rencontre volontaire et responsable d’un homme et d’une femme.

A vouloir  ce que la nature rend impossible, le législateur ouvrirait un monde nouveau. Le voulons-nous vraiment ? Je ne le crois pas : l’eugénisme et la sélection génétique, c’est parfait pour les bovins. Pour l’homme c’est le contraire d’une société humaniste où le choix mutuel fondé sur la recherche et l’entretien de l’amour est le ressort de toute une vie.

 

 

 

 

 

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