24 novembre, 2024

Institut Montaigne – Un Islam français est possible

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Il faut lire l’étude de l’Institut Montaigne – dirigée par le Lorrain Laurent BIGORGNE – consacrée à l’attitude générale des Musulmans Français lorsqu’il s’agit de concilier leur religion et l’Islam, avec les habitudes établies de la société Française.

Cette étude est importante d’abord et avant tout parce qu’elle existe et qu’elle émane d’un centre d’étude sérieux et reconnu comme tel. Toutes les caractéristiques techniques de l’étude sont accessibles. Il ne s’agit pas de rumeurs, de ragots ou de malveillances dissimulées. Seules seront légitimes les interrogations sur les critères techniques de l’étude : taille de l’échantillon, méthode de consultation, répartition géographique ou socioprofessionnelle. Mais c’est d’abord une étude professionnelle conduite par un organisme qui engage sa réputation.

Les résultats de cette étude sont nuancés. Ils peuvent donner lieu à des interprétations diverses. D’abord le nombre. Pour « Montaigne », ils représentent un peu plus de 5% de la population française. Mais on observera que ce pourcentage est plus élevé chez les jeunes français, en raison d’une démographie plus dynamique. Mais la présence géographique est très diverse par exemple.

Les attitudes ensuite : une forte proportion sont musulmans et républicains français sans état d’âme. Ils vivent leur foi sans chercher ni trouver de raison de conflit avec es lois de la République. Ils seraient presque la moitié des musulmans (46%) de France.

Un deuxième groupe est plus conservateur de l’Islam traditionnel. Sans demander ou même accepter la polygamie ou le niqab, ils veulent manger Halal et demande le port du voile. Ils sont Français mais veulent afficher une fierté musulmane et maintenir des traditions, en partie importées de pays d’origine. Ils sont présents dans tous les milieux socio-professionnels. Ils seraient plus de 28% de l’échantillon total.

Un troisième groupe, dit « autoritaire », plus jeune, épouse toutes les causes de l’intégrisme et demande à vivre en communauté aux fortes convictions. Ils seraient plus de 25% des musulmans français soit plus d’un million et demi de nos concitoyens.

Une dernière remarque : les femmes sont plus croyantes et pratiquantes que les hommes et portent plus que ces derniers le message de la tradition.

La France de 2016 n’est pas celle des « Trente glorieuses » où le plein emploi régnait. Le nombre de Français concernés par l’Islam est sans doute quatre fois plus élevé. Hors immigration nouvelle, la démographie favorable, je l’évoquais laisse penser que le pourcentage augmentera compliquant les réalités géographiques.

Par ailleurs, la jeunesse nouvelle est sans doute plus affirmée dans la foi que la génération précédente. Pour ma part je pense surtout, en raison de la « mondialisation des esprits ». Le jeune français musulman vit l’actualité du Proche Orient ou de l’Afrique comme le concernant directement et tous les moyens nouveaux de communication facilitent cette identification et donc sa singularité (1).

Ajoutons que certains quartiers de certaines villes se sont organisés eux-mêmes en communautés repliées sur elles-mêmes dont sont écartés tous ceux qui ne sont pas « membres à part entière » par le sang et plus rarement par la cooptation.

Une stratégie s’impose dont le groupe des « conservateurs » est l’enjeu le plus important : comment les amener vers la République et la France et ne pas les repousser vers l’intégrisme en France par l’adhésion à un « pro arabisme musulman » plutôt qu’à la citoyenneté Française.

Cette étude à l’immense mérite d’ouvrir le débat. Entre l’apocalypse d’une guerre des civilisations et l’angélisme béat d’un multiculturalisme dont on mesure les limites, il y a une voie Française à trouver. Seuls les problèmes posés ont des chances d’être réglés. « Montaigne » ouvre le débat sur des bases objectives. Enfin une bonne nouvelle.

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(1) Oui les ancêtres de la France, les premiers de ces générations qui ont façonné notre pays comme nous l’aimons sont des Gaulois c’est-à-dire des Celtes, ancêtres nous les partageons avec tous ceux qui veulent être français, comme nous partageons Philippe Auguste à Bouvines en 1214, Jeanne d’Arc à Orléans, Henri IV entrant dans Paris, le grand Condé à Rocroi, Kellermann à Valmy, les dernières cartouches à Bazeilles ou Clemenceau en 1917. De ceux-là nous sommes les héritiers et ils nous inspirent. Ils sont le patrimoine de tous les Français sans considération de l’ancienneté de chacun.