Un vieil ami perdu de vue depuis quelques années me rencontre dans une réunion placée sous le signe du souvenir. Rapidement, il me demande comme s’il se serait enquis de ma santé « Pour ces primaires dans quelle écurie es-tu? »
Je ne me suis jamais identifié à un cheval d’attelage cherchant la sécurité du foin au fond de l’écurie. Pour moi, la présidentielle est affaire de conviction et souvent, en effet, les candidats que je soutenais dès le premier tour ne gagnèrent pas.
Ce qui d’ailleurs me fait penser que les déçus de la politique pourraient d’abord s’interroger sur la pertinence de leurs votes, les plus habiles ou les plus démagogues l’ayant en général emporté sur des hommes d’état qui, hélas, n’étaient pas nécessairement des bons candidats.
Les primaires de la droite et du centre sont nécessaires pour s’épargner un 22 mai 2002 à l’envers. Mais les primaires ne peuvent être pour autant un simple référendum pour ou contre le candidat le plus connu.
Le caractère, sûrement, mais la solidité de l’analyse et donc le courage de la vérité sont bien plus importants que l’impatience d’écarter dès le premier tour celui dont on ne veut plus.
Au premier tour, on choisit pour ses idées et je choisis celles de François Fillon, qui ont le mérite de la clarté, de la cohérence et du courage. Préalable indispensable pour que la France réussisse son quinquennat et ce, quelque soit le président oserai-je dire !
Ne pas reconnaître que l’état est en faillite, ne pas poser le principe de la liberté comme moteur de la réussite individuelle et collective, ne pas combattre le terrorisme islamique en s’appuyant sur l’héritage culturel de la France, héritage à la fois vivant, actuel et en même temps millénaire condamnera le futur Président et son exécutif au compromis paralysant ou aux conflits inutiles.
François Fillon, dans cette campagne, concilie la clarté des choix et l’attitude mesurée qui doit être celle de celui qui préside. La demande de clarté et le besoin de mesure doivent peser dans la primaire bien avant le règlement de compte des personnes.
C’est la raison pour laquelle avec confiance je défends la candidature d’un homme qui a fait l’effort d’aller au fond de l’analyse sans renoncer à l’esprit de mesure, condition d’un rassemblement indispensable à la conduite du gouvernement de la France.
Les primaires se perdraient si à l’indispensable débat des idées s’imposait le seul référendum pour ou contre l’ancien président. En un mot, s’il y a deux tours, c’est pour que le premier d’abord, nous permette d’exprimer nos convictions, parce que les électeurs ont le droit de choisir leur préférence et de la marquer selon leurs certitudes.
Le message a pour moi plus d’importance que le vecteur.