24 novembre, 2024

Réforme des rythmes scolaires : la réponse de l’Association des Maires de Meuse

Les Maires et les rythmes scolaires :

« Vincent Peillon, Ministre de l’Education Nationale a cru bon de hausser le ton et de qualifier les Maires se trouvant en grande difficulté pour mettre en place la réforme des rythmes scolaires, de petits délinquants civiques !
La formulation est outrancière, inutilement agressive, voire provocatrice à la veille du Congrès des Maires de France. Nous ne pouvons l’accepter.


Qu’en est-il de ce dossier ? Le Ministre a décidé, par décret, de modifier l’organisation des horaires scolaires. Neuf demi-journées, au lieu de huit, sont mises en place par le Ministère pour l’enseignement de nos enfants. Soit. Le Ministre est dans le champ de ses attributions. Et n’oublions pas que son prédécesseur était déjà dans cette ligne.
Par contre, toute la question du temps périscolaire ne concerne plus le Ministre mais les élus locaux, qui font avec les moyens du bord. Le Conseilleur n’est pas le Payeur !
Au moment où les dotations de l’Etat aux collectivités sont sérieusement rabotées (1,5 milliards d’euros en 2014, le double en 2015), le Ministre veut donner des leçons aux Maires et les obliger à mettre en place des activités périscolaires alors que beaucoup d’entre eux, aussi républicains et respectueux des règles de la démocratie que lui, se sentent impuissants devant l’exercice.
Cette réforme est financièrement très coûteuse et techniquement complexe.
Problèmes de locaux, difficulté de trouver des intervenants qualifiés, organisation des transports scolaires, liaison avec les projets d’école, etc…
Or rien n’oblige les élus locaux à mettre en place cette organisation. S’ils ne le font pas, ce n’est certainement pas par insouciance à l’égard des enfants, mais par impuissance.
C’est l’entière liberté des élus d’organiser et financer ce temps périscolaire. Un élu qui n’a pas les finances pour réaliser une telle action, ne peut faire
voter son budget en déséquilibre contrairement à l’Etat. Seuls ses électeurs ont légitimité pour lui demander des comptes.
Monsieur le Ministre, si vous tenez à votre réforme, aidez les Maires et ne les agressez pas ! Accentuez et pérennisez les financements. Redonnez du temps et de la liberté aux élus.
Je le dis avec d’autant plus d’aisance, que ma commune fait partie des collectivités, peu nombreuses, qui ont mis en place la réforme dès cette rentrée 2013.
Mais, en qualité de Président de notre association départementale, je mesure les très grandes difficultés de beaucoup de nos collègues et je ne peux accepter qu’en prime, on les traite de petits délinquants, eux qui sont régulièrement confrontés aux turpitudes des vrais délinquants.
Alors Monsieur le Ministre, reprenez le chemin de la raison et du dialogue. Ecoutez les associations représentatives des élus et acceptez de donner du temps au temps et des moyens à ceux qui en sont dépourvus.«