Un an après : Commercy s’ouvre à l’espérance.
Si la diminution du format de nos Armées était inévitable, car heureusement la France et l’Europe ne sont plus directement menacées, tout l’arrondissement de Commercy s’inquiétait à juste titre de la reconversion du 8ème RA supprimé. Le quartier Oudinot allait devenir, à l’image des casernes abandonnées de Saint Mihiel, une triste friche évoquant un passé glorieux mais désormais enfoui. L’accélération de la décision par le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault sonnait comme le glas pour notre Sous-préfecture.
Force est de constater au contraire que la ville semble pouvoir renaître, grâce au travail accompli ici-même en Meuse.
Sur la nouvelle Zone du Seugnon, la belle usine SAFRAN commence à produire. Je remercie les artisans de ce succès. D’abord, le responsable industriel du projet et son équipe qui, au prix de centaines d’aller-retour a géré la complexité du dossier. Je me dois de reconnaître l’implication de l’ancien Président de la CODECOM, Bernard Muller, tout comme celle de l’Etat avec les deux femmes qui sont mes collègues, Madame le Préfet de la Meuse et Madame le Sous-Préfet de Commercy. Tous ont été attentifs aux nombreuses et complexes étapes du projet. Ses successeurs Jean-Philippe Vautrin et Jérôme Lefèvre ont vite pris le relais sans perdre de temps.
Qu’ils en soient remerciés tout comme ceux qui préparent les recrutements ou ceux qui font l’effort de se former, y compris en se déracinant provisoirement.
Surtout, SAFRAN n’est pas un arbre qui cacherait un vide. Un premier sous traitant s’intéresse à la Meuse et pourquoi pas à Commercy. Le Contrat de Développement Economique dont j’avais accéléré la signature en juillet 2011 comme Ministre de la Défense, permet de soutenir de nombreux projets depuis l’édition d’un guide d’accueil jusqu’à la probable et prochaine réalisation d’un bâtiment industriel à Lérouville pour un procédé de construction en bois.
Les bâtiments même du 8ème RA ne sont pas livrés à l’abandon ; un centre de formation industrielle à l’initiative du groupe belge CMI a déjà déposé un permis de construire pour rénover les 2/3 des bâtiments et de l’espace délaissé par les artilleurs.
Ironie de l’histoire sans doute, dans un premier temps le site servira à former d’autres artilleurs… étrangers, ceux-là. Là encore, les relations que je nouais en Lorraine et au Ministère de la Défense ont été décisives.
La confiance renait ; je n’exclus pas que les bâtiments de la vieille tréfilerie soient à leur tour mieux utilisés avec la compréhension et le soutien d’Arcelor-Mittal. J’ai confiance dans le choix d’Air-Liquide pour son successeur. Pour se développer, ce dernier aura droit à l’appui du département, de la Région, ainsi que celui du Contrat de Développement Economique. Une nouvelle équipe municipale a été désignée par les commerciens. C’est une belle et lourde responsabilité pour ces nouveaux élus. Je sais que l’envie de réussir avec le soutien de tous l’emporte sur les considérations partisanes. Ils ont raison d’être ouverts : entre Bure et Nancy au bord de la RN4, desservi raisonnablement par le TGV, Commercy intéresse les entreprises qui suivent CIGEO ou l’aéronautique. Dans les deux cas, les activités nouvelles et prometteuses ne me font pas oublier le charme des Madeleines et une douceur de vivre dans un environnement rural accueillant.
L’étendard du Régiment d’Austerlitz sommeille dans la salle d’honneur du musée de l’Artillerie à Draguignan. Je souhaite profondément que la Paix durable en France et en Europe lui permette de se reposer longtemps avec ses compagnons de l’Histoire de France.
Mais le plus bel hommage des vivants aux morts glorieux, n’est-il pas de prouver à leur tour leur capacité à être courageux. Ils le seront dans la paix comme leurs aînés l’ont été dans la guerre. Aussi, chaque génération française connaît un défi à relever. Le défi de construire la prospérité pour tous n’est-il pas aussi honorable et mobilisateur que celui de défendre hier les frontières attaquées.
Durant 25 ans, après la première menace de 1986 – Plan Chevènement – j’ai contribué à maintenir le 8ème RA. Avec la paix durable, nous devons défendre la prospérité civile de la 3ème ville Meusienne.