21 novembre, 2024

A chacun son rivage

Dans les grands mouvements de population qui affectent notre pays depuis 30 ans, on observe une croissance continue de la Région Parisienne, assez largement soutenue par l’immigration, et une envolée des régions à façade maritime, le Grand Ouest, l’Aquitaine « Océanique ». PACA est ralentie par le prix du foncier, mais Languedoc-Roussillon, dont les performances en termes d’emploi sont médiocres, est cependant l’une des régions en plus forte expansion démographique.

Devant cette dynamique constatée, les perspectives du Grand Est paraissaient bien médiocres. Pas de rivages, pas de grand large, ni plages, ni stations balnéaires, bref quelles perspectives pour attirer nos compatriotes ?

Réunissant les parlementaires du Grand Est à Paris – tant il est plus facile de se retrouver dans la capitale qu’à Strasbourg – le Président de la Région Jean Rottner a ouvert le sujet du transfrontalier et soudain, pour moi, le déclic :

Nos riches régions voisines de la Suisse au Luxembourg, en passant par les Landers Allemands et la Wallonie, ne sont pas seulement des partenaires dont il faut tirer des avantages immédiats en diminuant les « irritants du quotidien » ni des ogres dont il faut juguler la voracité ou contrôler les trop grandes facilités fiscales ou sociales.

Ce sont d’abord et avant tout des Régions riches qui ont – pour l’instant – renoncé à faire des enfants : à 1,4 enfant par femme, le déclin est garanti. Aussi, l’appel d’air est certain ils ont besoin de travailleurs. Et plutôt que d’aller chercher loin une population nouvelle pour compenser, soutenons plus encore la Lotharingie industrielle, car nous avons de ce côté-ci de la frontière, une politique familiale qui maintient une petite croissance (1,9 enfant et l’allongement de la durée de vie, et de vie active) et surtout faire venir de tout l’hexagone ceux qui cherchent le travail et la réussite dans un cadre de vie respecté.

Oui, le Grand Est doit mobiliser nos compatriotes qui aiment le travail mieux payé et les perspectives de réussite plus établies, dans une région naturelle et historique, riche et préservée.

D’accord, il n’y a pas de plages mais avec une carrière assurée, il est facile de partir au soleil ou à la neige, ce qui n’est pas vrai quand on est abonné à Pôle Emploi.

Certes, tout le Grand Est n’est pas directement impacté, mais quand il y à une locomotive, les wagons ont plus de chance de bouger. Cette locomotive existe, et nous devons nous donner les moyens d’en être aussi des conducteurs et pas seulement des soutiers.

Notre avenir immédiat est bien d’être européens chez nous, en restant Alsaciens, Lorrains ou Champardennais et de toute façon Français, mais bénéficiant dans notre emploi d’un appel d’air salutaire que génère la différence de pression démographique.

Il y a les rivages de loisirs, nous proposons pour le Grand Est les rivages du succès.