Le Conseil d’état va-t-il être bientôt saisi, en tous cas avant le 6 décembre prochain, du droit de St Nicolas à parcourir les rues des villes de l’est français et en particulier d’Alsace et de Lorraine. Depuis plus de dix siècles, il protège nos régions et surtout protège les enfants auxquels il distribue, pour les plus sages d’entre eux, des friandises. Mais c’est d’abord un Saint, dont l’autorité morale procède de sa béatification, reconnaissance qui n’appartient qu’à la chrétienté !
Allons-nous, au nom de la neutralité qu’exige désormais la diversité française, devoir renoncer à un personnage emblématique, que l’économie anglo-saxonne a laïcisé en Père Noël !
La bien pensante serait donc : oui au Coca cola et sa créature le Père Noël, non à la récompense si elle emprunte à la tradition !
Il est vrai que l’évêque de Myrrhe aggrave son cas : non seulement il nous rappelle que l’Asie mineure était chrétienne avant que les Ottomans ne s’en emparent par la force mais il est accompagné, toujours dans la tradition du père Fouettard. Personnage désormais inacceptable résumant à lui seul tout ce qu’un pédagogue éclairé doit refuser, violence sadique, punition des fautes, machisme sous-jacent, et complicité coupable avec le goupillon. Trêve de plaisanterie, laissons toutes critiques s’exprimer dès lors que les cortèges d’enfants enthousiastes et de parents attendris continuent de communier (hé oui !) dans un même bonheur de partager les mêmes convictions, récompenser le bien, stigmatiser le mal, chacun trouvant sans psy son point d’équilibre et la juste mesure du respect mutuel. On est comme cela dans l’est et bien au-delà d’ailleurs.