Le réformisme affiché de M. Macron masque en réalité un conformisme socialiste qui ne peut que décourager les Français et les priver de l’espérance du succès. En termes « ripolinés » ce sont les politiques d’assistanat et de prélèvement qui réapparaissent en force. Je prends l’exemple de l’indemnisation du chômage selon Macron. Opération socialiste Assistanat parfait en trois temps :
– Nationalisation de l’indemnisation du chômage. : les syndicats et les patrons ne sont plus responsables. Parfait en apparence, mais si l’Etat paye, c’est-à-dire le contribuable, il n’y a aucune raison que tout le monde ne soit pas couvert par une indemnité qui ne sera plus à la charge des salariés, les patrons apparemment continuant à payer la part « employeurs ».
– Comme le budget de l’Etat paye, tous vont pouvoir toucher, anciens cotisants ou non. Actuellement seuls 2 800 000 salariés sont indemnisés, une petite moitié des demandeurs d’emplois. Ils sont indemnisés en moyenne à environ 1 000 € par mois, mais ils ont cotisé. S’ils ne cotisent plus et si l’impôt, la CSG en l’occurrence, paye, tous demanderaient à être indemnisés. Le budget actuel de l’UNEDIC peut donc doubler en théorie. Mais plus encore, Macron veut indemniser les chômeurs résultants d’une démission volontaire. Cette démission ne sera possible que tous les 5 ans : faute de civisme on peut craindre cependant que cela devienne un « droit » tout comme ont été détourné de leur objet les CDD, l’intérim et l’intermittence qui sont à l’origine des plus grosses difficultés de l’UNEDIC.
Aujourd’hui avec 10 % de demandeurs d’emploi, l’UNEDIC coûte 30 milliards et ne peut en assumer que 26 milliards de couverture. Elle a accumulé 30 milliards de dette ; avec la généralisation Macron on peut penser que ces 30 milliards augmenteront – à la charge des contribuables – rapidement de 5 à 10 milliards rapidement.
– Enorme transfert du chômage de la cotisation sur l’impôt vers la CSG qui augmenterait de 1,7 % soit 18 milliards. Somme insuffisante pour financer le projet, sauf si on demande aux entreprises de continuer à payer un régime sur lequel elles n’auront plus aucun contrôle. Mais les 18 milliards vont être payés par tous les Français en plus alors que seuls les actuels salariés du privé verront leur revenu légèrement augmenter de par la suppression de la part salariale des ASSEDIC/UNEDIC. Les fonctionnaires, les agriculteurs, les indépendants, 60 % des retraités payeront une forte augmentation de la CSG et n’auront aucun retour.
Macron est le spécialiste du tour de passe-passe : faute d’accepter l’évidente nécessité de travailler plus – plus tôt en quadruplant l’apprentissage, plus tard en fixant la borne à 65 ans, plus souplement en faisant sauter les verrous – et d’investir plus avec plus de libertés, et par ailleurs l’évidente nécessité de contenir la dépense publique, Macron ne fait que redistribuer la pénurie, il ne crée aucune richesse. Réforme comptable des parts d’un gâteau qu’il ne sait pas faire grandir.