22 novembre, 2024

MACRON – Saison 1 – épisode 4 – Le service militaire

Crédit Dessin TREIZ'HEBDO
Crédit Dessin TREIZ’HEBDO

Au Panthéon des idées glorieuses et immortelles, le candidat Macron vient d’apporter une contribution décisive dans le cadre de son projet présidentiel, en proposant un service militaire universel pour toute une classe d’âge, soit 600 à 750 000 garçons et filles d’une durée d’un mois.

Aucun militaire n’a jamais été traversé par une telle idée, tout simplement parce qu’elle est à la fois inutile et coûteuse. Certes, pour former un voltigeur de pointe ou un marsouin, il ne faut certainement pas cinq ans. Mais il faut bien six mois pour qu’il puisse être intégré et surtout, durant ces six mois, pour quel usage le former ? Car un soldat est formé pour combattre et si l’on peut envisager des périodes échelonnées dans le temps – certains pays le font – encore faut-il fixer l’objectif final. Le candidat Macron lui, n’en fixe pas d’autre que le brassage social. Ce qui était l’un des intérêts de l’ancien service militaire. Toutefois, le brassage social n’était pas une fin en lui-même, mais simplement la conséquence d’une vie collective. Cette vie collective et sa discipline reposent sur l’impératif supérieur partagé par les appelés et par leurs cadres d’être en mesure un jour, de combattre pour défendre le territoire national. La chute du mur de Berlin en 1989 puis la dislocation du système Soviétique, ont heureusement éloigné ce risque. Le service militaire en est mort. Qui peut imaginer un seul instant, expédier des appelés au Mali ou en Afghanistan ! L’opinion française ne l’accepterait pas, même si de nombreux appelés seraient certainement volontaires. Avec Macron, il serait criminel et inacceptable d’envoyer au combat des  « Marie-Louise » disposant de 4 semaines de formation.

S’il s’agit de 4 semaines de convivialité brassant toutes les expériences, l’armée n’en a ni les moyens, ni les besoins. Les moyens matériels sont considérables, supposent des crédits d’investissement comme en fonctionnement.  Gérer des grands adolescents en excluant de fait toute perspective militaire est un exercice qui relève peut-être du scoutisme, certainement par de l’armée. Bon courage à Monsieur Macron pour reconstituer les chantiers de jeunesse. Son projet n’a aucun intérêt réel pour l’armée.

Le lien armée-nation mérite mieux : ciblé sur de vrais volontaires, décidés à suivre une formation militaire étalée dans le temps, envisageant l’engagement comme cadres d’une « garde nationale », tenus par un contrat durable reposant sur des périodes courtes renouvelées d’année en année. Quelques milliers suffiraient chaque année, comme vivier ou comme complément pour l’armée de métier.

Mais sûrement pas cet encombrement délirant, sans perspective de combat et donc sans motivation, ni discipline, ni formation.

Elève candidat Macron, zéro pointé sur ce sujet.

Pour moi, une note éliminatoire s’il y avait un peu plus de rigueur dans ce débat présidentiel !