Comme je m’y étais engagé, j’ai posé, ce mardi 09/03, une question orale dans l’hémicycle du Sénat, concernant le financement et l’avancée des travaux de la RN 135. Des interrogations restent cependant en suspens…
Entre janvier 2018 et décembre 2020 le devis, selon l’État maître d’ouvrage de la RN 135, a bondi de 65% mais aucune des justifications n’est crédible :
La hausse des prix d’abord : en 10 ans, pour les Travaux Publics, elle a été de 8%. De 2017 à 2020 elle est sans doute de moins de 3%, pas de 65% !
Le changement des ouvrages : en 2017, la loi sur l’eau de 2006 était déjà applicable. Que l’Etat nous dise quels changements ont été nécessaires entre 2017 et 2020 ? Et précisément la différence d’estimation de plus de 20 millions d’euros, soit 50% du projet, entre les ingénieurs de la DIR (missionnés pour le devis de 2017) et ceux d’EGIS (missionnés récemment).
L’archéologie : pour 4 millions d’euros s’agit-il de mettre en valeur ou simplement d’identifier et protéger ? L’Etat n’a jamais pensé à être aussi généreux pour la Cité des Leuques si proche et si brillante.
Le Ministre parle de commencer les travaux, très bien. Mais sans aucune date d’achèvement. Il évoque une deuxième phase en 2023. Mais la déviation ne peut pas s’arrêter en plein champs. Quelle est donc la réponse ?
Je ne sacrifierai ni la sécurité des communes traversées, ni le confort des riverains, ni la nécessaire fluidité vers la RN 4 et Nancy, ni l’impatience légitime des meusiens pour un projet que l’Etat, à ma demande, avait inscrit dans le 4ème CPER 2000-2006 alors que je présidais la Région Lorraine.
Merci à Bertrand Pancher, Franck Menonville et Claude Léonard, comme à Martine Joly, de porter ce combat que relaie, sur le terrain, Jean-Claude Midon, Maire de Velaines.
De bon cœur, j’ai cosigné la tribune rédigée par mon collègue socialiste André Vallini. A la demande du Président Sarkozy et sous l’autorité d’Édouard Balladur, nous avions travaillé ensemble sur l’organisation des collectivités locales et je sais son sens des réalités. Personnellement, je n’aurais pas écrit exactement la même tribune. Mais il a le courage de poser ainsi la question de l’équilibre des pouvoirs constitutionnels depuis l’adoption du quinquennat et le calendrier des élections législatives, en 2002.
L’équilibre, imaginé à l’origine par Michel Debré, tenant d’un parlementarisme « rationalisé », puis accepté par le Général De Gaulle et le Comité Constitutionnel à l’été 1958, enfin ratifié par le référendum d’octobre de la même année, avait certes été modifié par l’élection au Suffrage Universel du Président, votée le 28 octobre 1962.
Mais cette constitution a manifesté souplesse et résistance. Les dissolutions, tout comme les cohabitations diverses (1986,-1988, 1993-1995, mais aussi de 1978 à 1981 entre UDF et RPR) n’ont jamais empêché la France d’être gouvernée. En pratique, les partis politiques se chargeaient principalement des législatives. Pour les Présidentielles, des personnalités plus indépendantes émergeaient. Au Centre, Lecanuet en 1965 ou Poher en 1969 n’avaient pas le soutien des partis principaux, pas plus que Valéry Giscard d’Estaing en 1974. A Gauche, Jean-Pierre Chevènement et naturellement Emmanuel Macron étaient tout aussi libres.
En cas de conflit ouvert entre les deux pouvoirs, les dissolutions permirent aux Présidents concernés d’en appeler aux électeurs : 1962, 1968, 1981 ou 1988.
De plus, le référendum, si le Président s’engage lui-même (1962 et 1969), participe à la solution du conflit.
En apparence, depuis 2002, tout est simple et cohérent, ni cohabitation, ni conflit : le Président élu pour cinq ans n’a plus à affronter le risque législatif. Les partis n’ont plus la charge de préparer et de remporter les élections, comme par exemple en 1967, 1973, 1978, 1986 ou 1993. Depuis 2002, ils se contentent de s’aligner sur le résultat présidentiel. Leur seul choix est de soutenir ou de combattre des projets dont ils prennent connaissance souvent par la presse ou par le net. C’est le degré zéro de la démocratie parlementaire. Et s’il y avait encore le moindre doute, les initiatives récentes de l’Exécutif de « nommer les représentants du peuple » par tirage au sort ou d’introduire, entre le texte de l’Assemblée Nationale et la saisine du Sénat, une commission d’experts choisis par le Pouvoir, balayent les dernières illusions.
Le système est préoccupant : plus de 40 millions d’électeurs et un seul Président. C’est simple, mais cela ne marche plus vraiment. La France manque de médiation. Le Parlement ne joue plus ce rôle et c’est une France désordonnée qui se fait entendre par toutes sortes de voies, des gilets jaunes aux bonnets rouges, des sondages aux réseaux sociaux.
Pour rétablir cette médiation, il faut dissocier l’Exécutif et le Législatif. Il n’y a, en effet, que deux solutions, faute de revenir au septennat, soit ramener à quatre années le mandat législatif, soit introduire une large proportionnelle. Ce scrutin ayant le mérite de restituer la diversité française, et donc le devoir d’en tenir compte. Car il faut toujours trouver une synthèse. C’est le rôle du Premier Ministre : être celui qui fait fonctionner une majorité sous le regard attentif du Président, fort de son pouvoir institutionnel mais tenu de respecter l’opinion de tous les Français, qui ne se limite pas à ses seuls partisans du premier tour de la Présidentielle.
Ouvrir ce débat a le mérite d’éclairer l’opinion française sur les faiblesses d’un régime politique en apparence fort qui s’épuise cependant dans l’action faute de s’appuyer sur l’interlocuteur responsable des démocraties modernes : un Parlement autonome, loyal à ses électeurs sans être dépendant de l’exécutif. Or, le mode de scrutin est structurant de cette relation.
Conscient de la situation critique que vivent nos étudiants, plusieurs interventions ont été faites dans le but de luter contre leur isolement.
Les élus interpellent régulièrement le gouvernement afin d’apporter, au plus vite, une réponse aux problèmes liés à la solitude et au manque de pratique dont sont victimes les jeunes durant cette période.
Tout d’abord, j’ai cosigné la lettre rédigée par Vincent DELAHAYE, Vice-Président du Sénat, à Monsieur le Premier Ministre Jean CASTEX, , dans laquelle est demandé la création de tiers-lieux permettant aux étudiants de rejoindre des espaces destinés à se retrouver pour travailler et ainsi sortir de leur isolement.
J’ai ensuite adressé un courrier à Madame la Ministre Frédérique VIDAL, chargée de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Ce dernier, cosigné par mes collègues Franck MENONVILLE, Bertrand PANCHER et Claude LÉONARD, demande la réouverture des universités à demi-effectif afin de permettre, dans le même sens, aux étudiants de travailler ensemble, tout en respectant les règles sanitaires en vigueur.
Dans son retour du 23 février, Madame la Ministre nous apporte des éléments de réponse qui me semblent loin d’être suffisants pour venir en aide à nos jeunes.
Les élus Meusiens militent, depuis plus de 20 ans maintenant, pour l’amélioration du tracé de la RN 135 : axe toujours classé national reliant la ville préfecture de Bar-le-Duc à la commune de Ligny-en-Barrois, où se situe la RN 4 permettant de rejoindre notamment Nancy, Paris et Strasbourg.
Cette déviation désengorgerait le réseau routier aux heures de pointe et éviterait d’alourdir le triste bilan des vies perdues jusqu’alors sur ce tronçon. La question de la vie humaine et de sa sécurité se place également au cœur de ce débat. Trop de nos concitoyens ont perdu la vie sur cet axe accidentogène. Au-delà des nombreux enjeux de sécurité, l’économie locale est aussi largement concernée par cette déviation qui jouera un rôle important autour du projet CIGEO. Après des années de discussions, en 2017, nous nous réjouissions d’être enfin parvenus à signer une convention, entre l’ensemble des partenaires et l’État, relative au financement de ces travaux. L’annonce lors d’une réunion préfectorale d’une augmentation de 70% du coût total, passant de 48 à 81,5 millions, est donc incompréhensible. Elle est aussi surtout impossible à prendre en charge par les collectivités locales.
En revenant ainsi sur sa parole, l’État se dirige vers une réelle et conséquente rupture du pacte confiance avec ses partenaires locaux. Dans la droite ligne du travail concerté que nous menons, Bertrand PANCHER, Député de la Meuse, a questionné sur ce dossier, le 26 janvier dernier, Jean-Baptiste DJEBBARI (Ministre Délégué chargé des transports), en rappelant que trois accidents, faisant un mort et un blessé grave, ont eu lieu en décembre 2020 sur cette route nationale. Mon collègue Franck MENONVILLE, Sénateur de la Meuse, s’est exprimé ce mardi 9 février à ce sujet lors des Question Orale au Gouvernement.
Pour ma part, j’interrogerai, dans le même sens, Barbara POMPILI (Ministre de la Transition écologique) lors des Questions Orales du mardi 9 mars 2021. Ce dossier est majeur pour notre territoire. Les élus que nous sommes se doivent de défendre la sécurisation de la traversée des communes concernées et de faciliter les déplacements de nos concitoyens. Dans cette optique, nous ne cesserons pas d’intervenir auprès de l’État jusqu’à ce qu’un accord final et irrévocable soit consenti. Il me semble important de souligner que, depuis mon départ de la Présidence de la Région Lorraine en 2004, rien n’a été réalisé concernant la RN 135 excepté ce que j’avais engagé avec la majorité Lorraine que j’animais.
Il est grand temps que le Gouvernement prenne ses responsabilités en répondant clairement aux interrogations des élus meusiens et que l’État tienne enfin son engagement contractuel datant de plusieurs années.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage du JT de France 3 lorraine du 08/02/2021, ainsi que mon intervention à ce sujet, à partir de 3:15
Aux côtés de Madame la Ministre des Armées, Florence PARLY, ainsi que des élus Meusiens et du Président de Région, nous rendions aujourd’hui hommage à nos 3 militaires du 1er régiment de Chasseurs de Thierville-sur-Meuse, victimes des terroristes islamistes du Sahel.
Cette poignante cérémonie rappelle leur combat pour défendre les valeurs de la République. J’ai retrouvé la gravité et la détermination des soldats français, fierté de notre pays et atout majeur de notre autorité en Europe et dans le monde.
Par ce message, je renouvelle mon profond respect et mes plus sincères condoléances à leurs familles ainsi qu’à leurs proches.
Retrouvez l’intégralité de l’hommage de Madame Florence PARLY, Ministre des Armées, en cliquant ici.
Crédit Photo : Assemblée Nationale / Sénat / OPECST
Aujourd’hui, l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) a procédé à l’élection de son Président, de son Premier Vice-Président, ainsi que de ses trois Vice-Présidents Députés et ses Trois Vice-Présidents Sénateurs.
Je remercie mes collègues Députés et Sénateurs de m’avoir désigné comme Premier Vice-Président, aux côtés de Cédric Villani, nouvellement élu Président de l’OPECST.
« Les deuxièmes mandats sont toujours plus difficiles que les premiers. »
La tribune de Gérard Longuet dans l’Opinion du 22/10/2020.
« Le candidat de droite doit être un candidat capable d’alliances et ressenti comme tel », estime le sénateur LR de la Meuse, fort des expériences passées
Parce que, dans dix-huit mois, nous voterons pour élire le futur président, il convient dès maintenant de rappeler deux vérités trop souvent oubliées par les candidats. Aucun président de la Ve République n’a été élu au premier tour. Tous doivent leur élection à des ralliements. En France, une majorité présidentielle est toujours l’enfant d’une coalition de fait. C’est la première vérité, en général oubliée par l’heureux élu.
La seconde est que les deuxièmes mandats sont toujours plus difficiles que les premiers. Réélu en 1965, le général de Gaulle démissionne en 1969. Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et naturellement François Hollande ne parviennent à faire qu’un seul mandat. François Mitterrand puis Jacques Chirac en feront deux. Le premier subit de nouveau une cohabitation imposée après la défaite de la gauche aux législatives de 1993, le second voit son premier mandat « dérobé » par la victoire de Lionel Jospin en 1997. Après 2002, son deuxième mandat, inespéré, ne laisse pas le souvenir d’une mandature énergique, CPE compris (contrat première embauche). Il est vrai qu’il s’agissait dans l’esprit de tous d’un deuxième et dernier mandat — l’obligation certes n’existait pas encore — et tous ses soutiens pensaient plus à sa succession qu’à la séquence de responsabilité ouverte miraculeusement en juin 2002. Désormais le deuxième mandat est formellement le dernier… Bonjour l’autorité présidentielle !
Porte entrouverte. Le bon sens plaide donc pour porter un regard réfléchi sur l’élection présidentielle en général et tout particulièrement si le sortant brigue un second mandat. Je suggérerais pour tous les candidats de présenter des alliances ultérieures possibles à la fois crédibles et cohérentes. Un pouvoir assis sur moins du quart des électeurs du premier tour doit respecter ceux qui le rejoindront, qu’elles qu’en soient les raisons.
« Il n’y aura qu’un seul élu, aussi il faut que ce dernier se souvienne, “qu’il y a plus d’une pièce dans la maison du Père” »
François Mitterrand avait tenté en 1988 une opération d’ouverture, largement incomprise, lorsqu’il déclara à la veille des législatives : « Il n’est pas bon qu’un seul parti ait la majorité absolue à l’Assemblée. » Il ouvrait la porte à une coalition. Mais en 1988 aucun parti n’accepta collectivement cette porte entrouverte. Trente-quatre ans après, la question se posera, car plus encore en 2022 qu’aux précédentes élections, le président élu n’aura pas de majorité sur son seul nom. Seules des alliances cohérentes et crédibles peuvent préparer un fonctionnement apaisé des institutions. Je juge que le mythe du Président, homme seul établissant un contrat avec tous les Français, est une aimable plaisanterie qui dure ce que durent les roses, « l’espace d’un matin ».
Encore faut-il exister et que chaque grand courant puisse compter ses voix. Et on ne peut les rassembler qu’avec l’espoir de la victoire. C’est pourquoi une candidature unique de la droite républicaine s’impose. Toute diversion détruit l’espérance. Il n’y aura qu’un seul élu, aussi il faut que ce dernier se souvienne, « qu’il y a plus d’une pièce dans la maison du Père » et qu’il le comprenne au-delà des « scalps » individuels collectés lors de la composition de son premier gouvernement. Le candidat de droite doit être un candidat capable d’alliances et ressenti comme tel. A ce prix, il préfigure une autorité politique apaisée, et non l’équilibre incertain que suscite une solitude brillante, mais fragile pour cette raison.
Ancien ministre de la Défense, Gérard Longuet est sénateur LR de la Meuse.