21 novembre, 2024

Réflexions sur la Famille et sur la démographie française

familleLa démographie française s’essouffle. Le nombre de naissances diminue de près de 3% en 2015. La presse s’interroge et incrimine même le climat morose de notre pays après les attentats du 13 Novembre à Paris. D’autres évoquent les effets d’une politique fiscale et sociale très défavorable aux familles aux revenus moyens et supérieurs.

Plus sérieusement, l’INED constate que la fécondité par femme se maintient en France à près de 2 (1.96 en 2014) contre 1.4 enfant par femme en Allemagne. Le Gouvernement, en l’occurrence Madame Rossignol, nous dit « rien n’est grave, tout s’arrangera dans le temps ».

Cette baisse était, en effet, prévisible car si la fécondité reste bonne, le nombre de femmes concernées en âge de procréer diminue. Et c’est tout le problème : la société Française évolue mais le Gouvernement n’anticipe en rien les évolutions qui se dessinent et dont les effets sont effectivement prévisibles : les maternités sont plus espacées dans la vie des femmes tant pour des raisons professionnelles que de vie conjugale. Après tout, des enfants plus tard, c’est une façon de tenir compte de l’allongement de la durée de la vie. C’est aussi la conséquence du statut du salarié. Confirmées dans un C.D.I et protégées par les règles en vigueur dans les grandes entreprises et à fortiori dans le secteur public, les femmes peuvent en effet espérer bénéficier à plus de trente ans de conditions auxquelles elles ne pouvaient prétendre en début de carrière à vingt ans et quelques.

S’ajoute une autre évolution de société, le développement des naissances hors mariage et des familles monoparentales. Le mariage avait pour rôle notamment d’assurer la sécurité de la mère et de ses enfants. Ce rôle demeure, mais le mariage n’a plus le monopole de la sécurité, au moins en apparence. Contrairement aux modes « sociétales », la femme « seule » est rarement seule responsable de cet état. Cette réalité découle de toute une série d’évolutions dont les origines et les effets mériteraient d’être approfondis par les pouvoirs publics, qui en payent la conséquence. J’estime en effet que l’échec scolaire et la difficulté de s’intégrer découlent largement d’une dégradation acceptée, sinon du mariage, du moins du couple stable, dont la solidité et la solidarité permet statistiquement de mieux réussir l’éducation d’enfants, et de décider des enfants plus nombreux plus nombreux par couple.

Les Gouvernements sont condamnés à éponger les dégâts d’évolution qu’ils n’ont pas anticipé. Réfléchir lorsque les évolutions se dessinent paraîtrait plus approprié. Mais pour cela il faut des études – pour ne pas répéter des lieux communs – et des valeurs pour choisir des solutions.

Pour moi, le couple stable est encore la meilleure façon d’assurer l’après-vente si long d’une décision simple et rapide, le choix de créer la vie. Seuls les régimes totalitaires sont bêtement productivistes sans égards pour la famille. Poser la famille comme une référence et non comme une survivance. Tout le reste en découle : des naissances plus nombreuses, des enfants accompagnés jusqu’à leur maturité. Une société à la fois solide et vivante. Pour une société équilibrée, la transmission de la vie et des valeurs repose sur un partage entre les actions collectives de solidarités et le soutien aux valeurs individuelles qui s’imposent, par exemple, le respect de sa responsabilité à l’égard des vies que l’on a créé. C’est aussi cela une politique nationale.